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5 décembre 2017 2 05 /12 /décembre /2017 21:19

Plan ministériel à contresens

 

L’étude internationale PIRLS 2016 qui mesure les performances en compréhension de l’écrit des élèves en fin de quatrième année de scolarité obligatoire (CM1) indique que la France se situe légèrement au-dessus de la moyenne internationale mais nettement en dessous de la moyenne des pays européens. Elle montre une nette chute des résultats par rapport à 2011. Ce sont les performances dans les compétences de compréhension les plus complexes (interpréter et apprécier) qui ont régressé le plus.
 
Le ministre s’empare des résultats de PIRLS pour lancer son programme « maîtrise de la langue française » dont les objectifs ne sont pas centrés sur la compréhension mais sur le déchiffrage et la maîtrise du code. Il évacue la question de l’accès au sens et privilégie les apprentissages formels en relançant les découpages et les exercices traditionnels (orthographe, grammaire, vocabulaire). Il ne tire donc aucune leçon de l’échec des programmes de 2008.
 
Le SE-Unsa rappelle que les élèves testés sont entrés à l’école maternelle en 2009 et ont subi pleinement les effets de la politique éducative de l’ère Sarkozy (programmes de 2008, semaine de 4 jours, suppression de postes, réduction de moitié des enseignants spécialisés des Rased, quasi-suppression de la formation initiale et continue des enseignants).
 
Au lieu de s’inscrire dans une logique d’école durable en s’appuyant sur les programmes de 2015 dont enseignants et chercheurs s’accordent pour reconnaître la qualité, le ministre les remet déjà en cause en annonçant des progressions et repères annuels et des « ajustements nécessaires ». Enfin, il ne propose aucun moyen supplémentaire, se contentant de recycler les dispositifs existants (APC, AP, devoirs faits, stages de remise à niveau) et d’imposer de nouvelles évaluations nationales en milieu de CP et en début de CE1 dès la rentrée 2018.
 
L'avis du SE-Unsa
 
Le SE-Unsa attendait un plan ambitieux de formation, s’inscrivant dans la durée. Avec l’annonce de 9 heures d’animation pédagogique, le ministre est très loin du compte.
 
Pour le SE-Unsa, le ministre est à contre-courant des attentes des professionnels de l’éducation. Il passe à côté de l’occasion de mobiliser l’ensemble de la communauté éducative pour relever le défi majeur de la maîtrise de la langue et de l’accès de tous à une compréhension autonome de l’écrit.
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Publié par Syndicat des Enseignants-Unsa 92