Depuis le mois de décembre 2019, le ministre annonçait la revalorisation des enseignants, CPE et PsyEN. Initialement, il était question de 500 millions d’euros pour le budget 2021. Ce sera finalement une enveloppe de 400 millions. Pour le SE-Unsa, l’enjeu n’est pas celui d’une hausse ponctuelle mais de remettre en adéquation la valeur du métier avec une rémunération à la hauteur du niveau de compétences et de responsabilité.
Un premier engagement non tenu
Le ministre de l’Éducation nationale a annoncé ce weekend un Grenelle de l’Éducation. Après le Ségur de la Santé, J.-M. Blanquer veut marquer l’histoire de l’Éducation de son empreinte. En a-t-il seulement les moyens ?
Les négociations qui devaient reprendre avant l’été ne débuteront finalement que dans les prochaines semaines. L’enveloppe de 500 millions actée par le précédent gouvernement sera réduite à 400 millions.
Auprès de la profession, le ministre a perdu toute adhésion sur sa politique éducative. Qu’en sera-t-il sur le chantier de la revalorisation ? Les personnels ne se satisferont pas de formules comme les « professeurs heureux », qui au contraire les hérissent tant elle est en décalage avec leurs difficultés d’exercice au quotidien.
Toutefois, une annonce encourageante est celle de maintenir le principe d’une loi pluriannuelle de programmation afin d’inscrire la revalorisation dans la durée.
Un désaccord sur le sens du mot « revalorisation »
Pour le ministre, l’équipement informatique des personnels, les heures supplémentaires rémunérées pour assurer les remplacements courts dans le second degré et pour suivre des formations pendant les vacances font partie de la revalorisation.
Pour le SE-Unsa, l’équipement informatique des personnels est une nécessité qui incombe à l’employeur, c’est-à-dire l’État. Cela ne représente en aucun cas une mesure de revalorisation. Pour nous, l’équipement des personnels doit faire l’objet d’un crédit d’impôt pour tous. Il doit être financé sur le budget de l’État au titre des dépenses fiscales et non grever le budget de l’Éducation.
Concernant les heures supplémentaires, travailler plus n’est pas une mesure de revalorisation. En effet, les enseignants français sont déjà ceux qui ont déjà le plus grand nombre d’heures de présence devant élèves et l’un des taux de rémunération horaire le plus bas parmi les pays développés.
Cette mesure serait d’ailleurs profondément injuste car elle creuserait l’écart de rémunération avec le second degré. De plus, les femmes, qui sont déjà moins rémunérées que leurs collègues masculins, en seraient une fois de plus les premières victimes.
Pour le SE-Unsa, des mesures doivent être prises de toute urgence pour :
- réduire l’écart de la rémunération des personnels de l’Éducation nationale par rapport au reste de la Fonction publique ;
- mettre fin de la « smicardisation » des jeunes enseignants ;
- réduire les inégalités de rémunération entre les femmes et hommes.