Calendrier des réunions paritaires
Jeudi 8 septembre 2022 : CTSD. Mesures d'ajustement de carte scolaire
Vendredi 18 novembre 2022 : CTSD. Bilan des ressources enseignante 1er degré et AESH - Rentrée 2022
Mercredi 9 novembre 2022 : Plessis-Robinson en présentiel
Mercredi 16 novembre 2022 : Visioconférence sur le mouvement interdépartemental
Mercredi 23 novembre 2022 : Boulogne-Billancourt en présentiel
Mercredi 30 novembre 2022 : Visioconférence sur l'entretien de direction
L'expérimentation d'une enquête en petite section jette le trouble
Une étape supplémentaire vers la fin des programmes de 2015 ?
Le SE-Unsa rappelle la forte adhésion des enseignants aux programmes de 2015. Ces programmes sont exigeants et leur mise en œuvre pédagogique nécessite des ressources (accompagnement et formation, outils, taux d’encadrement adaptés). C’est de ces besoins dont le SE-Unsa souhaiterait discuter avec le ministre.
Le Président annonce la scolarité obligatoire dès 3 ans
La circulaire est parue
Premier acte concret de la refondation de l’Ecole : la relance de la scolarisation des enfants de moins de trois ans prend la forme d’une circulaire parue au BO du 15 janvier 2013.
3 000 postes seront consacrés sur le quinquennat à ce dispositif qui est présenté comme un moyen de réduire les inégalités sociales et territoriales de réussite.
Le SE-Unsa, qui a été consulté sur la rédaction du texte, a fait valoir l’importance d’une démarche qualitative pour la scolarisation des tout-petits dont les besoins spécifiques doivent être respectés (horaires, locaux, équipements, encadrement, activités proposées, …). L’implantation des postes dépendra de la qualité du projet pédagogique et éducatif et de l’implication des collectivités locales ainsi que de tous les services concernés par la petite enfance.
Plusieurs demandes du SE-Unsa ont été entendues par le ministère. Les départements et territoires d'outre-mer n'étaient pas mentionnés explicitement. Maintenant, ils figurent en bonne place. Le projet pédagogique relève sans ambiguité de l’équipe enseignante : il est bien sûr présenté et expliqué aux parents dont l’implication doit être recherchée. La circulaire préconise la souplesse, la concertation et la collaboration sur le plan local. Les postes seront identifiés au mouvement pour que les enseignants intéressés postulent en toute connaissance du projet, mais nous avons dit notre opposition à des postes à profil. Les enseignants concernés bénéficieront d’une formation spécifique et les écoles d’un accompagnement par les équipes de circonscription.
Une annexe à la circulaire liste tous les principes qui devront présider à la mise en œuvre du dispositif. Cette annexe indique que les moins de trois ans seront comptabilisés dans les prévisions d’effectifs de l’école mais ne reprend pas notre exigence d’un effectif réduit à 15 élèves et d’une obligation d’ATSEM à plein temps. Le combat syndical devra donc se poursuivre au niveau local pour obtenir ces deux conditions importantes pour assurer la qualité de la scolarisation des tout-petits.
"A côté de la plaque" !
Le Ministère progresse en vocabulaire !
Après le calamiteux projet de classer les élèves de GS en 3 catégories (RAS, à risque, à haut risque), le Ministère revoit complètement sa communication et souhaite proposer à tous les enseignants de maternelle des outils d’observation (pas de repérage, ni d’évaluation !) puis des outils de renforcement (pas d’entraînement, ni de remise à niveau !). Ces outils sont à disposition (pas obligatoires !). Si un élève est en dessous du score déterminé, cela ne signifie pas qu’il est en difficulté scolaire, encore moins qu’il aurait un trouble d’apprentissage, cela identifie des besoins ! La leçon a porté, au moins pour la communication...
Mais, pour le reste...
Les deux premiers programmes de renforcement qui concernent la phonologie viennent d’être présentés aux organisations syndicales. Et là... déception !
L’outil proposé, composé uniquement d’exercices d’entraînement systématiques sans aucun contexte signifiant ou motivant, est conçu uniquement par des médecins : pas d’enseignants, de pédagogues, de spécialistes de la lecture.
L’outil en deux parties reprend les deux volets du programme "Parler" du Dr Zorman actuellement disponible aux éditions La Cigale. Ces outils conçus pour être utilisés dans la deuxième moitié de l’année de grande section pour l’un et dans la deuxième moitié de CP pour l’autre sont proposés par le Ministère pour une utilisation en début de grande section, soit entre 6 mois et 1 an et demi plus tôt. Imposer des apprentissages de plus en plus précoces conduit à l’augmentation artificielle des échecs et bloque l’accès à la compréhension des élèves les plus fragiles. Cette démarche est contreproductive et tous les enseignants de maternelle le savent. Le ministère a d’ailleurs refusé de nous transmettre les résultats de l’évaluation qu’il a menée sur ces outils car ils “sont assez peu concluants”. Le contraire eut été étonnant !
Pourquoi ne pas avoir choisi des outils conçus par des spécialistes travaillant avec des enseignants, dont la qualité ne laisse aucun doute ? Pourquoi proposer des outils plus tôt que le moment pour lequel ils sont conçus ? Pourquoi ne pas avoir attendu les résultats de l’évaluation de ces outils avant d’en acquérir les droits et de les ériger en modèles proposés par le Ministère ? Autant de questions qui restent sans réponses...
Halte au massacre !
Ces outils, mal conçus, mais estampillés par le Ministère, peuvent causer des dégâts chez les élèves les plus fragiles.
Le SE-Unsa dit halte !
Le SE-Unsa défend une école maternelle bienveillante sans pression excessive, attentive aux besoins de chaque enfant, avec des enseignants formés, à qui les échelons hiérarchiques supérieurs font confiance, et des RASED complets pour un accompagnement de qualité et non stéréotypé des élèves en fragilité.
Le discours change, les idées restent
Alors que d’un côté l’école maternelle subit les restrictions budgétaires qui dégradent considérablement ses conditions d’enseignement, de l’autre, le ministère ne cesse de vouloir « rationnaliser » les apprentissages. Si la DGESCO (Direction Générale de l’Enseignement Scolaire) a abandonné son projet d’évaluation nationale en maternelle, elle persiste et signe dans son approche neuro-scientifique et mécaniste.
Le 19 janvier, la DGESCO a reçu le SE-Unsa à l’origine de la contestation du projet d’évaluation en grande section pour lui faire part de la démarche maintenant poursuivie. Il s’agit désormais de mettre à la disposition des enseignants de maternelle une banque d’outils sans caractère obligatoire. Ces outils doivent permettre une évaluation diagnostique (un « repérage », dans la nouvelle terminologie du ministère) et des ateliers de remédiation dans trois domaines : maîtrise de la langue, mathématiques et compétences transversales. Ces domaines recouvrent onze compétences* qui feront l’objet de propositions de stratégies pédagogiques « efficaces ». Les conseillers pédagogiques recevront une formation à ces outils afin d’accompagner les enseignants dans leur utilisation. Selon le ministère, les enseignants, armés de ces outils performants pour l’aide personnalisée, n’auront plus besoin de l’intervention des enseignants spécialisés. Seuls les psychologues scolaires seront encore utiles, sans doute pour repérer et orienter les élèves à « dys ».
Ce programme ambitieux se limite pour l'instant au programme « Parler » de M. Zorman, scientifique de l’Université de Grenoble qui a lui-même rappelé toute la nécessité de s’être approprié longuement la démarche pour pouvoir l’utiliser de façon bénéfique. 2000 conseillers pédagogiques seront formés à ce programme.
Pour le SE-Unsa, une entrée exclusivement neuro-scientifique doublée d’une démarche « mécaniste » ignore que la difficulté à apprendre est multi-factorielle et que l’enfant doit être pris en compte dans sa globalité.
La mise à disposition d’outils et l’accompagnement pour les utiliser peuvent être positifs mais ne sauraient se substituer aux regards et interventions croisés entre enseignants, enseignants spécialisés E et G, et psychologues scolaires. Le SE-Unsa demande que le temps nécessaire pour construire en équipe les réponses, toutes différentes, puisse être imputé aux 60h de service dévolues à l’aide personnalisée. Le SE-Unsa réaffirme la nécessité des Rased avec ses trois composantes et dénonce les attaques budgétaires massives de la carte scolaire 2012.
Le SE-Unsa prend bonne note, dans les propos de la DGESCO, de la volonté de mettre à disposition des outils qui ne sont pas obligatoires. Il sera vigilant pour que la promotion qui en sera faite dans les animations pédagogiques respectent bien les choix des équipes à mettre en œuvre les démarches qu’elles jugeront les plus appropriées à leurs classes.
*3 domaines, 11 compétences :
Maîtrise de la langue :
- comprendre un texte oralisé
- se familiariser avec l’écrit
- reconnaître les mots syllabes, phonèmes
- avoir suffisamment de vocabulaire
- conscience syntaxique (ou pré-grammaticale)
- s’exprimer oralement
Mathématiques :
- sens des nombres
- espace et géométrie
Compétences transversales :
- motricité fine et capacités graphiques
- attention et mémoire
- s’organiser dans les tâches et planifier
Le ministère ouvre une concertation
Mieux vaut tard que jamais ! Le ministère ouvre une consultation avec les organisations syndicales, les fédérations de parents d’élèves et crée un comité scientifique. M.Zorman, S.Dehaenne, C.Billard, A.Florin, M.Fayol, A. Bentolila ont été entre autres sollicités. On notera la présence importante des neuro-sciences dans cette liste, les pédagogues étant en portion congrue.
Le SE-Unsa, reçu le 4 novembre, a fait part de son refus de protocoles d’évaluation imposés dans toutes les écoles. Il s’est inquiété de l’impact négatif d’évaluations normatives à l’âge de 5 ans et a exprimé son refus de l’étiquetage précoce d’enfants qui n’ont pas encore abordé la scolarité obligatoire. Il a aussi souligné le rôle essentiel des RASED et des médecins scolaires dans le repérage, le dépistage et la prise en charge des élèves en difficulté.
De cette réunion, il ressort que le ministère retiendrait plusieurs dispositions :
Le SE-Unsa restera vigilant sur ce dossier particulièrement sensible. Il a d’ores et déjà demandé à rencontrer à nouveau le ministère avant que les outils en cours d’élaboration soient mis à la disposition des enseignants.
Luc Chatel fait machine arrière
Luc Chatel fait machine arrière sur son projet d’évaluation et de tri des élèves en maternelle. Dans une interview au journal Le Monde, il annonce :
- ce dispositif « n’est pas une évaluation »,
- « nous voulons proposer des outils de repérage qui ne seront pas des tests et qui ne classeront pas les enfants»,
- « ce dispositif est facultatif et restera dans les classes »,
- « il n’y aura pas de remontée nationale sur le niveau de chaque établissement ».
Le ministre range donc ce dispositif dans la catégorie des outils à disposition des enseignants. Ce recul est à mettre à l’actif de la mobilisation initiée par le SE-Unsa, largement relayée par l’opinion publique et les familles choquées, à juste titre, par ce protocole d’évaluation. L’appel initié par le SE-Unsa aura recueilli en quelques jours plus de 15.000 signatures.
Pour le SE-Unsa, l’école maternelle doit rester le temps des situations d’apprentissages adaptées à chacun, pour une scolarité réussie. Le travail fondamental de prévention ne doit pas être confondu avec des démarches prématurées de dépistage généralisées. Pour porter ses fruits, il doit être étayé par l’action de personnels aux compétences spécifiques : psychologues scolaires et enseignants des RASED, personnels médico-sociaux…, là où ils existent encore. Il ne sert à rien d’afficher l’ambition de lutter contre la difficulté scolaire dès la maternelle si l’on continue à priver chaque année davantage l’École de ses moyens et de ses expertises. C’est pourtant ce que prévoit, comme les années précédentes, le budget 2012.
Christian CHEVALIER, Secrétaire Général
5 ans ... et déjà triés !
Pas encore 6 ans, mais déjà marqués comme « à Risque », voire « à Haut Risque» ! C’est ce qui guette les enfants de cinq ans qui n’obtiendront pas « le score » fixé par le dispositif national d’évaluation en maternelle que l’Education nationale s’apprête à imposer dans toutes les écoles.
En novembre, les élèves de grande section seront testés par leur enseignant via un protocole relevant d’ordinaire des médecins scolaires. Des informations confidentielles deviendront ainsi des éléments du dossier scolaire.
Ensuite, on annoncera aux parents que leur enfant appartient à une catégorie « à risque » ou à « haut risque » et qu’il devra suivre une succession de séances d’entraînement pré-formatées. Pas de réponse individualisée, pas de recours aux aides spécialisées, le protocole unique du ministère est sensé tout résoudre !
Enfin, en mai et juin, plusieurs épreuves collectives et individuelles d’évaluation seront conduites pour mesurer les performances de chaque élève à travers une kyrielle d’exercices imposés dans un cadre inhabituel et stressant.
Ainsi, des enfants de cinq ou six ans seront déclarés en échec alors qu’à cet âge, quelques mois de plus ou de moins engendrent des différences de maturité importantes. Les enseignant(e)s de maternelle savent très bien identifier, dans le cadre habituel des activités en classe, les enfants qui ont besoin d’accompagnement particulier. C’est leur métier. Ils n’ont nul besoin d’un dispositif inadapté et pernicieux.
Le SE-Unsa refuse cet étiquetage des enfants. Il dénonce la confusion entre compétences scolaires et comportements qu’induisent certains items du protocole d’évaluation. Il s’oppose à l’amalgame entre le médical et le pédagogique. Il récuse une vision caricaturale des premiers apprentissages.
Le SE-Unsa dit non à la transformation des enseignants en exécutants. Il les appelle à refuser de mettre en œuvre une évaluation qui instaure la pression scolaire avant même l’entrée à l’école élémentaire. Il invite à le rejoindre toutes celles et tous ceux qui veulent que l’école maternelle reste un lieu épanouissant où chaque enfant peut vivre une première scolarité réussie, en signant l’appel qu’il lance aujourd’hui « Pas de tri en maternelle ».