Pour le SE-UNSA, la rentrée 2008 s’annonce sous de sombres augures.
Dans le 1er degré, le hold-up continue. Pour 17 000 élèves supplémentaires attendus, le ministère affiche la création de 700 emplois, 580 théoriques en réalité. On sait désormais qu’entre le budget annoncé et le budget effectivement exécuté, le 1er degré est systématiquement pillé. Vrai en 2006, accentué en 2007 (où les 400 créations prévues ont abouti, dans la pratique, à une baisse de 1 659 emplois), ce pillage sera sans doute confirmé en 2008. Conditions concrètes d’enseignement dans les classes, recrutement, accueil des 2 ans et accompagnement des néo-titulaires feront les frais de cette impéritie budgétaire.
Mais la grande nouveauté de cette rentrée est évidemment la suppression des cours du samedi matin.
Le SE-UNSA craint, pendant plusieurs semaines, un grand bazar. La décision unilatérale de supprimer les cours du samedi matin et le retard des textes cadrant la mise en œuvre de cette mesure, engendrent des effets dont le ministre porte l’entière responsabilité.
Le SE-UNSA demande à l’administration de laisser du temps aux écoles pour mettre en place les dispositifs, en liaison avec les parties concernées. Rien de très sérieux ne pourra être fait avant les vacances de Toussaint.
Sur le fond, nos réserves demeurent. Placer l’aide aux élèves en difficulté hors du temps scolaire, en alourdissant la journée, ne sera pas le plus productif au plan pédagogique. Le désaccord du SE-UNSA avec les nouveaux programmes de l’école primaire persiste. Mais les programmes sont les programmes. Le SE-UNSA fait confiance aux enseignants pour mettre en œuvre une pédagogie efficace prenant en compte les besoins de leurs élèves. Il les appelle donc à utiliser au maximum la liberté pédagogique qui leur est reconnue.
Dans le 2nd degré, des records de dégradation vont être battus. Si les évolutions démographiques font apparaître une baisse globale de 34 000 élèves, les 5 200 ETP supprimés sont sans commune mesure avec ces évolutions. Ces suppressions entraîneront une nouvelle détérioration des taux d’encadrement et de l’offre éducative, mais aussi des difficultés accrues pour les néo-titulaires dont l’accompagnement n’est pas budgété.
Le déferlement sans précédent de 63 000 heures supplémentaires, récupérées en contrepartie de la suppression de 3 500 emplois, va déstabiliser les établissements déjà fortement touchés par les mesures de carte scolaire. Effectifs chargés, multiplications de compléments de service et relations malsaines entre collègues sont à redouter.
Le SE-UNSA dénonce ces effets pervers qui minent les équipes, alimentent les tensions et condamnent à la surcharge de travail avec, au-delà du plus financier que l’on fait miroiter, fatigue et baisse de disponibilité. Il appelle les enseignants à refuser une imposition abusive d’heures supplémentaires au-delà de leurs obligations de service.
A ces sinistres constats, s’ajoutent de grands dossiers qu’il nous faut traiter :
- La réforme du lycée, avec quel calendrier, et quels moyens ? …
- La réforme de la formation des maîtres, qui annonce une gravissime régression …
- La revalorisation du métier d’enseignant, promise par le Président de la République, mais dont on ne sait toujours rien …
- Le budget 2009 et les 30 000 emplois de fonctionnaires supprimés, dont 13 500 pour la seule Education nationale. Un simple « trait de plume », pour Xavier Darcos !
L’ampleur de ces chiffres illustre bien, malheureusement, un problème politique de fond : celui de la place donnée à l’Education nationale dans notre pays.
Parce qu’il ne se résout pas à une politique qui ampute, supprime, tire des traits de plume, le SE-UNSA appelle toute la communauté éducative à concentrer ses forces, en organisant une grande manifestation nationale à Paris, lors de la prochaine session budgétaire.