Pourquoi tant d'acharnement contre l'Ecole ?
L’annonce de la suppression de 14 000 postes supplémentaires au ministère de l’Education nationale sonne comme une claque envers les milliers de parents et d’enseignants qui se sont mobilisés mardi dernier. Malgré la succession de rapports unanimes pointant l’étranglement et l’affaiblissement de notre École, le gouvernement persiste dans son acharnement.
L’enseignement public est délibérément affaibli. Comme l’an dernier, l’enseignement privé se trouve singulièrement épargné. Alors qu’il représente 20% des moyens, 90% des retraits d’emplois vont frapper le service public.
5700 suppressions sont annoncées dans les écoles. Comment dans ces conditions honorer la promesse présidentielle de maintien du nombre des classes à la rentrée 2012, si ce n‘est
- en sacrifiant la scolarisation des deux ans déjà exsangue,
- en renonçant un peu plus à la prise en charge de la grande difficulté par des enseignants spécialisés,
- en liquidant les emplois d’animateurs TICE ou de langues vivantes,
- en réduisant à peau de chagrin les moyens de remplacement.
Alors même que l’OCDE pointe la faiblesse des taux d’encadrement dans le premier degré, le ministère accentue sa pression sur l’école primaire.
Au collège, l’arrivée des générations du baby-boom des années 2000 se traduit par une augmentation très importante des effectifs. Malgré cela, le ministère, dans son aveuglement idéologique, annonce 6550 suppressions dans le second degré. Les effectifs par classe vont continuer à croître et la possibilité de financer les enseignements obligatoires est désormais clairement menacée. Quant à la diminution des moyens de remplacement amorcée depuis trois ans, elle ne peut que s’accentuer au détriment de la continuité des enseignements.
Avec ce budget, ce sont près de 80 000 emplois qui seront passés à la trappe durant le quinquennat. L’École est aujourd’hui volontairement affaiblie. Pour le SE-Unsa, l’Education est un droit. A ce titre, elle ne peut que relever du service public. La balle est maintenant dans le camp des parlementaires qui peuvent encore infléchir ces orientations.
Face à cette politique destructrice pour les élèves et leurs enseignants, le SE-Unsa appelle les personnels à s’associer à la journée d’action interprofessionnelle du 11 octobre prochain.
Christian CHEVALIER, Secrétaire Général