Croisade contre l’École primaire !
Georges Tron, ministre de la Fonction publique, vient de déclarer qu’il s’interrogeait sur le fait que 18.000 postes d’enseignants des écoles ne soient pas « directement en relation d'enseignement avec les enfants ». Et d’insister cyniquement en expliquant que sa génération, « avait fait toute sa scolarité avec des classes d'entre 35-40 enfants chaque année ». Monsieur Tron nous assène une vision étriquée et passéiste de l’école primaire
Pour le SE-Unsa, ces propos relèvent de la provocation. Il amalgame, pêle-mêle, décharges des directeurs, remplaçants non utilisés à 100%, conseillers pédagogiques, enseignants des RASED, animateurs langues vivantes... dont chacun sait combien ils sont utiles à l’école.
A rebours des constats du CAS (Centre d’analyse stratégique, rattaché au premier ministre) qui pointe la faiblesse persistante de l’encadrement éducatif dans le premier degré, au lieu de réparer les dégâts, il prépare déjà la prochaine coupe du budget 2012 !
Actuellement, dans tous les départements, les enseignants, les parents d’élèves, les élus et l’ensemble de la communauté éducative se mobilisent contre les suppressions d’emplois. 1500 classes vont être fermées à la rentrée alors qu’on attend près de 5000 élèves supplémentaires. La dégradation des conditions de scolarisation des enfants, notamment en maternelle, et celle des conditions de travail des enseignants sont déjà palpables. Les propos du ministre n’en sont que plus scandaleux.
Pour le SE-Unsa, contrairement à ce que dit monsieur Tron, ce n’est pas en conduisant cette politique que l’on fera remonter notre pays dans le classement PISA. Ce n’est pas en asphyxiant le service public d’éducation que l’on arrivera à resserrer l’écart scolaire qui se creuse entre les enfants d’origine modeste et les autres. Il est plus que temps de changer de cap.
Christian Chevalier, Secrétaire Général