Prendre le temps
Le Ministre de l’Education nationale vient d’accorder au Conseil Supérieur des Programmes le délai qu’il sollicitait pour redéfinir le socle commun et écrire les programmes qui en découlent. Il répond aussi à une demande du SE-Unsa qui plaidait pour cet étalement.
En renonçant à la course contre la montre, ce nouveau calendrier privilégie le sérieux et la concertation. En effet, les enjeux pour la refondation de notre école sont trop importants pour que le travail du CSP soit conduit dans l’urgence.
Ce temps est d’autant plus nécessaire que la tâche du CSP est complexe. Il ne s’agit pas d’un sommaire ripolinage, mais bien d’une refondation. Il faut concevoir d’autres contenus d’enseignement et d’apprentissage définis non plus en termes de normes pour les enseignants, mais d’acquis pour les élèves, formulés en compétences et validés progressivement. Cette période devra aussi être mise à profit pour engager des cycles de formation et construire des outils pédagogiques.
Le nouveau calendrier de travail du CSP s’étalera de septembre 2014 à septembre 2018. Dès l’automne 2014, les enseignants seront consultés sur les programmes de la maternelle (qui entreront en vigueur en septembre 2015) et sur la définition du socle. Pour faciliter ce travail collectif d’appropriation, le SE-Unsa demande au ministre de banaliser une demi-journée de classe.
Seule exception à cet étalement, les programmes du primaire qui seront aménagés dès la rentrée 2014, avant leur refonte complète pour septembre 2016. La nécessité de les corriger était clairement apparue lors de la consultation des enseignants à l’automne dernier.
Depuis trop longtemps, notre système éducatif est piloté à marche forcée, sans pour autant produire de bons résultats. Le temps de l’éducation est un temps long. Celui de la coproduction et de l’appropriation progressive des futurs contenus d’enseignement aussi. Pour le SE-Unsa, la démarche ainsi engagée est un signe de respect des personnels. Ils en ont besoin.