Les candidats désertent le concours
Le nombre de candidats au concours de professeur des écoles n’augmente pas. Si l’an dernier, avec 18136 présents, ils étaient 6 pour une place, pour la session 2012, avec 18734 candidats, ils sont moins de 4 malgré 2000 postes supplémentaires à pourvoir.
Contrairement aux déclarations ministérielles qui, comme toujours, se veulent rassurantes, il ne s’agit pas là d’un épiphénomène mais bien d’une tendance qui s’enkyste. Ces chiffres sont à mettre en relation avec les 1000 postes qui n’ont pas été pourvus à la dernière session du CAPES.
Le métier d’enseignant n’attire plus et cela même en période de crise. Jusqu’à présent, la sécurité de l’emploi apparaissait comme un refuge aux étudiants. La coûteuse campagne publicitaire de Luc Chatel est un flop. La communication s’avère inefficace lorsque l’image du métier est profondément dégradée. Et pour cause ! Rémunération insuffisante, formation professionnelle détruite, conditions de travail dégradées, sont autant de repoussoirs pour des étudiants mastérisés.
Pour le SE-Unsa, cette perte d’attractivité du métier d’enseignant est un symptôme supplémentaire de la difficulté dans laquelle se trouve notre système éducatif. Il est incapable de traiter les inégalités scolaires et incapable désormais d’attirer vers le métier de professeur.
La masterisation lancée dès début du quinquennat continue de distiller sa nocivité. Pour le SE-Unsa, il faut que ça change ! Il est urgent de remettre sur l’ouvrage la formation des enseignants. Cela passe par la mise en place de modules de préprofessionnalisation en licence, par des aides financières aux étudiants et surtout par une réelle formation professionnelle en alternance, sans oublier une revalorisation financière digne de ce nom.
Christian CHEVALIER, Secrétaire général du SE-Unsa
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