Lettre intersyndicale au Ministre
Le SE-Unsa, le Sgen-CFDT et le Snuipp-FSU viennent d’adresser à Vincent Peillon une lettre commune pour exprimer leur désaccord quant aux propositions sur les rythmes scolaires. Ils réclament de véritables discussions prenant en compte tous les éléments du dossier : temps et contenus pédagogiques, service des enseignants, redéfinition de l’aide aux élèves en difficulté, révision des programmes…
Au cours des dernières semaines, vous avez entamé des discussions afin de revoir les rythmes scolaires à l’école primaire. Nous partageons avec vous l’idée qu’il faut repenser les temps et les contenus pédagogiques pour assurer la réussite des élèves.
Pour l’heure, concernant l’organisation de la journée, le compte n’y est pas. Vous vous êtes engagé à réduire significativement des journées scolaires trop lourdes. Ce constat, largement partagé, doit donc aboutir pour les écoliers à un allègement de la journée scolaire à 5 heures. Avec la demi-journée supplémentaire de 3 heures que vous souhaitez introduire, le temps d’apprentissage en classe entière est de 23 heures hebdomadaires.
De même, elle ne peut se faire sans reconnaître concrètement les aspects du métier d’enseignant actuellement sous estimés : temps de préparation de classe marqué aujourd’hui par une grande différenciation pédagogique, travail en équipe, suivi des élèves, rencontres avec les parents, travail avec les partenaires, conception et coordination de projet ... Toutes ces activités contribuent largement à la réussite des élèves. Ceci implique donc de revoir la définition et l’organisation des obligations de service des professeurs d’école, qui plus est avec l’introduction d’une journée supplémentaire. Ainsi, il ne nous paraît pas possible que les réunions institutionnelles ou d’animation pédagogique soient reportées sur le mercredi après-midi.
Il est également nécessaire de dégager un temps périscolaire suffisant pour organiser dans les meilleures conditions possibles les activités culturelles, artistiques ou sportives annoncées. Il faudra aussi garantir l’égalité territoriale dans la mise en oeuvre des activités éducatives et périscolaires.
Enfin, dans le cadre du dialogue social, il nous paraît indispensable d’assurer le suivi de la réforme. Nous vous demandons de programmer des rencontres régulières entre le ministère et les organisations syndicales afin d’évaluer la mise en oeuvre des dispositifs et de permettre leurs évolutions.