La sauvagerie à l’état brut. Dix-sept vies froidement détruites. Des familles anéanties et un pays sous le choc. Des larmes, de l’incompréhension, du dégoût, de la colère… et dans le même temps un élan d’empathie, de fraternité ainsi qu'une vague de solidarité qui franchit toutes les frontières géographiques, linguistiques ou culturelles.
Avec l’attaque de l’hebdomadaire satirique, ce sont des symboles puissants qui ont été fauchés à l’arme lourde. Des hommes assassinés dont le seul tort aura été d'avoir croqué l’humanité d’un crayon acerbe, insolent, irrespectueux, parfois féroce mais ô combien salutaire.
À travers eux, c’est la liberté d’expression et donc le cœur battant de la démocratie qui a été frappé par un obscurantisme à son paroxysme avec les attaques qui se sont poursuivies.
Ces atrocités viennent de réveiller une république assoupie sur ses principes et notamment celui de laïcité. La laïcité qui reconnaît à chacun le droit à sa propre spiritualité, religieuse ou pas, et qui permet ainsi de rassembler les diversités dans la République. C’est au nom de cette laïcité de la République que l’École a pour mission inlassable de former des citoyens éclairés capables de forger leur libre arbitre et de vivre ensemble : une École libératrice des jougs les plus conservateurs qui emprisonnent et empoisonnent les esprits.
C’est le souffle de cette liberté de penser que crayonnaient les caricaturistes. C’est cette flamme que l’École doit sans relâche entretenir et raviver.
Je suis Charlie.
Je suis toutes les victimes.
Christian CHEVALIER
Secrétaire général du SE-Unsa