12 mars 2019
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Quand le ministre troque confiance contre obéissance
Le SE-Unsa a eu connaissance d'un courrier du ministère en date du 8 mars qui enjoint recteurs et Dasen à respecter les procédures disciplinaires à l'encontre des enseignants de CP, CE1 et 6e qui auraient refusé de faire passer les évaluations ou qui n'auraient pas transmis les résultats, au motif qu’ils auraient ainsi commis une faute professionnelle.
Pour le SE-Unsa, avec ce courrier, le ministre passe un cap et troque l'école de la confiance pour l'école de l'obéissance.
Après plusieurs tentatives de discussions de la part des organisations syndicales sur les évaluations nationales (tant sur leur contenu que sur leur forme et que sur leur utilisation politique) et une réunion qui devait déboucher sur d'autres rendez-vous, le ministre fait le choix du rappel à l'ordre et de la menace.
Il s’appuie sur les textes officiels (Code de l’éducation et décrets statutaires des enseignants) pour rappeler d'une part l’obligation qu’ont les professeurs d’évaluer les élèves et, d'autre part, les limites de la liberté pédagogique sui doit s'exercer dans le respect des programmes et des instructions du ministre.
Le SE-Unsa a pris immédiatement contact avec le cabinet du ministre et se met en capacité d'accompagner tous les collègues qui seront menacés de sanctions individuelles. Le SE-Unsa rappellera qu'aucun texte officiel ne prévoit l’obligation d’utiliser les outils nationaux, pas plus qu’aucune instruction officielle n’a obligé la mise en place des évaluations à mi-CP.
Si le ministre envisage de s’appuyer sur une définition jurisprudentielle de la liberté pédagogique pour contraindre des personnels, faire l'impasse sur la conviction des professionnels n’en est pas moins une erreur grave.
Publié par Syndicat des Enseignants-Unsa 92