27 avril 2020
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Après l'avis du conseil scientifique, le SE-Unsa refuse une reprise précipitée
Après un premier avis daté du 20 avril où il déconseillait une reprise avant la rentrée de septembre, le conseil scientifique liste dans un second avis du 25 avril les conditions de mise en œuvre de la décision du gouvernement de rouvrir les écoles, collèges et lycées à partir du 11 mai.
Cet avis vise à éviter la propagation du virus à la faveur de la reprise des cours et à la maîtriser en cas de suspicion ou de découverte de nouveaux cas. Gestes barrières, désinfection très régulière, distanciation entre les élèves, cloisonnement des déplacements des groupes d’élèves, entrées et sorties quotidiennes normées et échelonnées, protocole en cas de symptômes… les préconisations sont nombreuses. Elles montrent qu’une reprise ne peut se faire qu’avec une organisation stricte, très complexe à construire puis à faire vivre à l’école, au collège ou au lycée et peut être très vite remise en cause dès qu’un cas apparaîtra dans les groupes d’élèves accueillis, dans leurs familles ou chez les personnels.
Quand on conjugue toutes ces conditions sanitaires aux contraintes de santé ou d’organisation familiale des personnels eux-mêmes, cette reprise apparaît impossible à mettre en œuvre pour le 11 mai et, repoussée au-delà, elle ne peut être que très partielle et restera très fragile.
Une reprise large et rapide, dans ces conditions sanitaires désormais fixées risque surtout de se heurter à de nombreuses impossibilités et dégrader la « continuité pédagogique » mise en œuvre depuis le mois de mars. Pour le SE-Unsa, à la lumière de cet avis du conseil scientifique, il faut que l’exécutif sache dire qu’une reprise large ne pourra pas avoir lieu avant septembre et ceci, en la préparant dès maintenant avec tous les acteurs de l’École.
Pour la fin de l’année scolaire, la priorité doit être de poursuivre et soutenir la continuité pédagogique et travailler avec les collectivités à élargir, sous réserve des avis sanitaires, l’accueil qui s’est mis en place depuis le mois de mars. L’appropriation des contraintes sanitaires et le temps donné aux équipes pourraient leur permettre d’envisager comment retrouver de façon échelonnée leurs élèves afin de voir avec eux comment ils vont scolairement mais aussi psychologiquement, socialement et du point de vue de leur santé.
Avec sa fédération l’Unsa-Éducation, le SE-Unsa a fait connaître ses réactions à l’exécutif. Le Premier ministre présentera son plan global de déconfinement mardi 28 avril puis le ministre devrait rencontrer les organisations syndicales. Le SE-Unsa alerte sur le niveau d’inquiétude et de tension extrêmement fort dans une profession qui subit et s’adapte dans l’urgence depuis début mars, sous le coup d’annonces diverses, variées et parfois contradictoires.
Le SE-Unsa s’oppose à un retour précipité des élèves en classe selon des modalités impraticables et imposées aux personnels qui ont des craintes légitimes pour leur propre santé et celle de leurs élèves.
Publié par Syndicat des Enseignants-Unsa 92