Le ministre de l’Education nationale vient de rendre public un projet de programmes pour l’Ecole Primaire. Le SE-UNSA constate qu’il va bien au-delà du simple réajustement lié à la suppression des cours du samedi matin à la rentrée 2008.
Les présupposés idéologiques imprègnent largement ses propositions. Pour les concepteurs du projet, l’éducation relève d’une mécanique basée sur l’imprégnation, l’imitation et l’exécution. Les enfants y sont considérés comme des objets et jamais comme des acteurs de leurs apprentissages.
Dans son document, élaboré en petit comité, le ministère ne s’est visiblement interrogé ni sur les causes des difficultés des élèves, ni sur la nature des processus d’apprentissage. Il ignore ainsi tout des apports des travaux et des recherches réalisés sur cette question.
Retour caricatural à « l’instruction civique et morale », promotion de la pédagogie de la répétition systématique, conception réductrice de l’école primaire et singulièrement utilitariste de l’école maternelle : le simplisme est au rendez-vous, sur un modèle nostalgique, celui d’un supposé âge d’or de l’école des années 1950.
Fruit de cette approche, le projet proposé n’évite ni les confusions, ni les contradictions :
- Il fait référence à l’organisation en cycles de la scolarité mais le découpage annuel qu’il promeut la contredit.
- Il cite le socle commun de connaissances et de compétences de la scolarité obligatoire mais il ne précise jamais en quoi ces programmes contribuent à son acquisition.
- Il affirme la liberté pédagogique des enseignants mais, loin de se limiter à fixer des objectifs, il prescrit des méthodes et jusqu’à des exercices.
- Il est présenté comme un effort de simplification mais il alourdit les savoirs exigés.
Le SE-UNSA prend acte du statut de projet de ces programmes. Il appelle les enseignants à s’emparer de la journée banalisée qui leur sera accordée pour faire remonter toutes leurs remarques. Le SE-UNSA, en liaison avec les mouvements pédagogiques, s’emploiera à faire d’autres propositions dans l’intérêt des élèves.
Luc BERILLE, Secrétaire Général du SE-UNSA