Les objectifs s'annonçaient ambitieux, mais le soufflé sera vite retombé. Les annonces de M. Darcos sur le lycée sonnent comme un rendez-vous manqué. Dans la nouvelle architecture que le ministre vient d'annoncer pour la classe de seconde à la rentrée prochaine, rien ne changera fondamentalement les logiques d'aujourd'hui.
Pour les 2/3 de l'horaire des élèves, rien de nouveau : les enseignements fondamentaux n'étant pas organisés de façon modulaire, ils seront comme aujourd'hui répartis sur l'année scolaire.
Quant aux « nouveautés », elles auront une part si congrue qu'elles n'auront qu'une influence marginale sur le parcours des élèves :
- 4 modules annuels, les seuls pour lesquels un découpage de l'année en deux semestres a un sens, mais dont rien ne dit qu'en dehors du changement d'étiquette, certains ne fonctionneront pas comme les options actuelles…
- un accompagnement individualisé fourre-tout où les travaux interdisciplinaires entrent en concurrence avec l'aide méthodologique, l'orientation et le soutien scolaire…
Cette « seconde Darcos », si peu éloignée de l'actuelle, ne peut qu'aboutir aux mêmes travers structurels qui s'opposent à des parcours souples non enfermants et non ségrégatifs. Qui s'étonnera que, dans ces conditions, le ministre annonce déjà le maintien d'une organisation du cycle terminal en deux voies étanches et, à coup sûr, socialement hiérarchisées ?
Pour le SE-UNSA, des objectifs de la réforme, il n'en restera qu'un, jamais avoué mais toujours présent : celui des économies budgétaires.
Luc Bérille, Secrétaire général