Le tournant
Le ministre de l'Education nationale avait jusqu'à présent argué de ses origines professionnelles pour justifier le bien-fondé de la politique éducative du gouvernement. Cet argumentaire a vécu.
Lorsque 70 % des enseignants du 1er degré et près de 50 % dans le second degré cessent le travail, c'est bien qu'une faille s'est clairement creusée entre le ministre et ses enseignants. En ce sens, la grève du 20 novembre constitue un tournant.
Y voir le résultat d'on ne sait quel complot ou manipulation, est une explication simpliste qui ne convainc plus personne. Si toute une profession conteste la politique du ministre, c'est tout simplement que son contenu et ses méthodes la heurtent et ne lui paraissent pas adaptées à la réalité et aux besoins de leurs élèves.
Le dialogue social et la négociation sont désormais les seules réponses possibles. Pour le SE-UNSA, l'Ecole publique ne peut fonctionner dans un esprit d'opposition et de division. C'est le rôle d'un politique que de savoir analyser les situations et d'en tirer les conséquences. C'est le rôle d'un ministre de l'Education nationale que d'écouter ses personnels et de comprendre qu'il ne peut avoir toujours raison contre eux.
Paris, le 20 novembre 2008
Luc Bérille, Secrétaire Général