Jardins d'éveil ou comment Mme Morano « plante » l'école maternelle
L'annonce officielle par Nadine Morano du lancement d'une expérimentation de « jardins d'éveil» est-elle une bonne nouvelle pour les 2-3 ans et leur famille ? Non, pour le SE-UNSA.
Les choix budgétaires indiquent que cette nouvelle structure sert de paravent à la diminution de l'offre d'accueil globale des 2 ans. Les « jardins d'éveil », payants, pourraient concerner 8 000 enfants maximum. Parallèlement, les suppressions d'emplois ont diminué de 30 % les capacités d'accueil gratuit des tout petits en maternelle !
Quand on fait émerger des solutions payantes d'un côté et que l'on fait disparaître en plus grand nombre des solutions gratuites de l'autre, on voit dans quel sens on veut faire bouger la balance. La Cour des Comptes en a fait la démonstration dans son rapport de septembre 2008.
Par ailleurs, c'est faussement que cette nouvelle offre de garde est présentée par Mme Morano comme une structure de transition inspirée des classes passerelles. Ces dernières préparent la transition vers l'école maternelle pour les enfants, prioritairement ceux qui n'ont pas connu la collectivité. Au-delà des précautions oratoires, les jardins d'éveil de Mme Morano visent à concurrencer l'école maternelle sur des objectifs éducatifs proches.
Pour le SE-UNSA, il devrait y avoir place en France pour un vrai débat sur la politique d'accueil de la petite enfance. Organisation représentative de personnels qui y participent, le SE-UNSA est prêt à y contribuer avec tous les acteurs concernés. Il y aurait alors une autre voie que la caricature pour traiter de la complémentarité des modes d'accueil et pour répondre à la fois aux besoins des familles et à l'intérêt des enfants.
Luc Bérille, Secrétaire Général