Sous les statistiques ... la réalité du métier
L’Agence Nationale du Remplacement vient de laisser filtrer dans la presse un rapport sur les absences des enseignants. Ce dernier, statistiques à l’appui, démontrerait que les enseignants bénéficient d’une durée de leurs congés maladie plus importante que les salariés du privé, et pointe particulièrement du doigt les professeurs des écoles.
Les professeurs des écoles sont chaque jour en contact avec de jeunes et très jeunes enfants dont chacun connait la grande fragilité face aux maladies. La grippe H1N1 est là pour le prouver puisque, hormis le collège de Toulouse, ce sont exclusivement des écoliers qui sont frappés. Cette proximité fait partie des facteurs objectifs qui peuvent expliquer le nombre plus élevé de congés maladie courts des enseignants.
Au-delà de cet exemple, on peut légitimement penser que la dégradation des conditions de travail dans les écoles élémentaires et maternelles ces dernières années est un facteur aggravant. Le rapport annuel de performances 2008, qui fait le point sur l’exécution budgétaire 2008, est édifiant. Alors que la Représentation Nationale a voté la création de 500 emplois, les chiffres réels sont de – 2200. Alors que les exigences s’accroissent sur ces personnels, ils doivent donc les réaliser en étant de moins en moins nombreux, quand le nombre d’élèves ne cesse d’augmenter.
Pour le SE-UNSA, au-delà des simples données statistiques, ce sont les causes de l’absentéisme qui doivent être examinées. Les conditions de travail et d’affectation des personnels devraient faire l’objet d’une attention toute particulière. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. De même, la médecine du travail et la prévention sont quasi inexistantes.
Le SE-UNSA attend du nouveau ministre la mise en œuvre d’une politique des ressources humaines qui prenne en compte la réalité quotidienne d’un métier de plus en plus difficile.
Paris, le 29 juin 2009
Christian CHEVALIER, Secrétaire Général du SE-UNSA