Le choc, c'est maintenant ?
Les performances des élèves français de 15 ans à PISA 2012 placent notre pays dans la moyenne des pays de l’OCDE en mathématiques et en sciences, et un peu au-dessus de la moyenne en compréhension de l’écrit. Pas vraiment brillant pour la cinquième puissance économique mondiale.
Mais il y a plus grave : PISA 2012 confirme ce que les éditions précédentes avaient déjà mis en évidence, le caractère particulièrement inégalitaire de notre école. La France est le pays de l’OCDE qui affiche le plus grand écart de performance en mathématiques selon l’origine socio-économique des élèves. Cet écart s’est creusé entre 2003 et 2012, ce qui fait dire à l’OCDE que « lorsqu’on appartient à un milieu défavorisé, on a aujourd’hui moins de chance de réussir en France qu’en 2003 ».
L’autre enseignement essentiel de PISA 2012, c’est l’augmentation sensible du nombre d’élèves en difficulté (sous le niveau 2 de compétence), « ce qui sous-entend que le système s’est dégradé principalement par le bas entre 2003 et 2012 ».
Face à ces conclusions accablantes que va faire notre pays ? Est-il capable de s’extirper de ses débats idéologiques stériles pour enfin concentrer son énergie sur ceux qui ont le plus besoin d’école ? Est-il capable d’échapper à la logique de l’élitisme républicain et de la promotion des meilleurs pour s’attacher à faire progresser ceux qui sont le plus en difficulté ?
Pour le SE-Unsa, c’est bien là le sens d’une Refondation à construire. Développer une école bienveillante - les élèves français sont toujours les plus anxieux de l’OCDE -, plus juste et plus efficace passe par des priorités :
- priorité à l’école primaire et à l’acquisition du socle commun par tous les élèves,
- priorité aux territoires les plus fragiles économiquement et socialement,
- priorité à la formation professionnelle des enseignants, formation initiale bien sûr, mais surtout développement professionnel continu dans les écoles et les établissements.
PISA démontre que dans les pays où des choix clairs, cohérents, continus ont été faits, des progrès sensibles ont été possibles. Il n’y a donc pas de fatalité et il ne doit pas y avoir de résignation. Au moment où trop de combats catégoriels égoïstes se développent, PISA 2012 doit sonner l’heure de la mobilisation de la société française dans son ensemble contre les inégalités et l’échec scolaires.