Encore un effet d'annonce ...
L’annonce soudaine par Luc Chatel de l’expérimentation d’une nouvelle organisation de la journée intervient alors que le ministre doit préciser d’ici quelques jours les contours de la conférence sur les rythmes scolaires. Cette annonce, qui tient plus du coup médiatique que d’une réflexion éducative approfondie, constitue un sévère accroc à la crédibilité même de cette future conférence.
L’organisation préconisée (sur le modèle du lycée de Meaux, inspiré du modèle allemand, déjà daté et largement remis en cause outre-Rhin) ne répond pas à la question des rythmes scolaires. En quoi une journée aussi chargée en heures de cours que la journée actuelle, sans pause méridienne, à laquelle on ajoute deux heures d’activités sportives représente-t-elle un progrès en termes de rythmes ?
Pour le SE-UNSA, cette expérience n’est tout simplement pas généralisable, au vu des équipements sportifs existants et de la disponibilité des enseignants d’EPS. C’est aussi l’avenir de ces enseignants qui pourrait être mis en cause si le « sport » encadré par des animateurs sportifs se substituait à cette discipline.
Quant à présenter le sport comme le remède à la violence scolaire et à l’absentéisme, cela traduit une approche pour le moins simpliste de ces phénomènes complexes.
Le SE-UNSA continue à affirmer que l’EPS a une place fondamentale dans la formation des élèves. Elle contribue de manière irremplaçable à « former des citoyens cultivés, lucides, autonomes, physiquement et socialement éduqués »*.
* Introduction des programmes de collège d’EPS
Paris, le 26 mai 2010
Christian CHEVALIER, Secrétaire Général