Après l’expression publique du Premier ministre comportant de nouvelles annonces pour l’École, les personnels de l’Éducation nationale effectueront, ce lundi 26 avril, une rentrée marquée par les questionnements, l’inquiétude et la lassitude.
Les annonces concernent essentiellement trois points : la confirmation des dates de retour en présentiel au 26 avril pour les écoles et au 3 mai pour les collèges et les lycées, une liste de mesures à mettre en œuvre et l’affichage d’une série de moyens. Si elles étaient très attendues, elles ne peuvent suffire à rassurer sur la capacité à tenir jusqu’aux vacances d’été dans une situation de circulation épidémique très élevée. L’absence de concrétisation de l’’accès prioritaire à la vaccination de tous les personnels est un manque important.
Les mesures annoncées
Si un nouveau protocole sanitaire n’est pas envisagé, certaines organisations vont différer de celles en vigueur avant les congés.
À l’école, la classe sera fermée dès un cas d’élève positif confirmé et ce, pour l’ensemble du territoire. Le ministre s’est engagé à ce que les élèves ne soient pas répartis dans les autres classes. Soit il y aura un remplaçant, soit les familles devront les garder.
Au collège, la reprise en présentiel s’effectuera le 3 mai mais une hybridation présentiel-distanciel est prévue pour les niveaux de 4e et 3e dans les 15 départements les plus touchés par la crise.
Au lycée, la reprise en présentiel s’effectuera par demi-jauge pour l’ensemble du territoire mais selon des modalités déterminées à l’échelle de chaque établissement.
Les épreuves du brevet et du baccalauréat sont maintenues.
Les moyens envisagés
La campagne de test va être à nouveau amplifiée par le projet de réaliser :
· 400 000 tests salivaires d’élèves sur la semaine du 26 avril et 600 000 par semaine dès le 3 mai dans les écoles et collèges ;
· un autotest par semaine et par lycéen de plus de 15 ans dès le 10 mai, à réaliser en établissement dans un lieu dédié sous la supervision d’un adulte (mesure qui pourrait être étendue aux moins de 15 ans si l’aval est donné de la Haute-autorité de santé).
Concernant les personnels, deux autotests par semaine seront fournis par l’employeur à chaque personnel dès le 26 avril.
Des médiateurs supplémentaires devraient être recrutés pour accompagner cette nouvelle campagne de tests.
Le ministère dit également être en train de recruter 5000 remplaçants supplémentaires, une mesure trop tardive, selon le SE-Unsa, pour être réellement efficace et efficiente dès la semaine prochaine.
L’avis du SE-Unsa
Parmi les mesures, certaines étaient très attendues et indispensables comme la fermeture de la classe dès le premier cas avéré de Covid ou le maintien de l’accueil en demi-jauge au lycée sur l’ensemble du territoire.
D’autres sont, en revanche, insuffisantes et sources de légitimes inquiétudes comme la demi-jauge seulement pour les élèves de 4e et 3e dans certains territoires.
L’accès à la vaccination des personnels est actuellement nettement insuffisant aussi. Son accélération par un élargissement à toutes les catégories et tous les âges, est nécessaire. C’était un engagement du président de la République lors de son allocution du 31 mars.
D’autres mesures, qui pourtant présentent un intérêt, interrogent au regard de leur faisabilité et de leur mise en œuvre. C’est le cas de la campagne de tests salivaires qui n’a précédemment pas montré d’efficacité significative pour détecter et rompre rapidement la contagion dans les écoles ciblées.
Il en est de même pour la mise en œuvre des autotests dans les établissements pour les lycéens dont on n’ignore pas les lourdeurs importantes d’organisation, tant en matière de locaux, d’emploi du temps ou de besoins en ressources humaines pour les organiser. Le SE-Unsa regrette que le choix du partenariat et de la confiance avec les familles n’ait pas été fait et il continuera de porter cette proposition.
Enfin, certaines décisions sont inappropriées. Le maintien des épreuves terminales des examens (diplôme national du brevet et baccalauréat) continue de mettre inutilement sous pression les élèves et tout le système scolaire alors que la situation épidémique pourrait contraindre le ministre à y revenir dans les prochaines semaines.
La rentrée du lundi 26 avril sera donc une reprise marquée par l’inquiétude et la lassitude, inquiétude face à la situation épidémique et lassitude face à l’incertitude des prochaines semaines après un an de crise sanitaire.
Pour le SE-Unsa, il faut se donner les moyens de tenir pendant 10 semaines mais aussi préparer d’ores et déjà l’année scolaire prochaine. Il fallait et il faut toujours recruter pour le remplacement et étoffer les vies scolaires notamment.
Le SE-Unsa continuera de porter ces demandes et suivra la situation chaque jour aux côtés des équipes.